Inciter les producteurs et productrices de céréales à adopter les bonnes pratiques culturales à travers des essais de démonstration en milieu réel paysan
Le problème majeur de la production agricole dans les communautés est le faible niveau des rendements. Pour améliorer le rendement des différentes cultures des producteurs et productrices accompagnés, GRED a organisé une session de formation sur les meilleures pratiques productives.
Au cours de cette formation, il ressort qu’en dehors des anomalies climatiques, les principales causes de la faiblesse des rendements sont relatives au degré d’application des itinéraires techniques des cultures (type de semence, schéma de semis appliqués, périodes des activités, doses d’intrants utilisés, etc.).
Ainsi, de longs débats sont conduits pendant les sessions pour favoriser l’application des itinéraires techniques correspondant à la culture du maïs, du riz et du Soja.
Dans ce cadre, certains producteurs et productrices formés ou qui ont suivi la restitution de la formation se sont proposés pour démontrer les techniques discutées en milieu paysan.
Méthodologie
Les démonstrations sont conduites par les producteurs et productrices volontaires qui se sont auto désignés. Toutes les opérations champêtres seront effectuées par le producteur ou la productrice. GRED fournira le matériel, les intrants nécessaires et assurera la formation des producteurs et productrices et le respect des itinéraires indiquées.
Les visites de partage et d’échange aussi seront réalisées pour permettre aux producteurs et productrices des villages voisins de s’informer sur la technologie utilisée et d’apprécier les résultats aux champs. A la récolte, les produits seront pesés. Les résultats quantitatifs seront diffusés (Bulletin d’information).
Dispositif
Le dispositif de démonstration est variable d’une zone à l’autre et d’une culture à l’autre.
Dans la zone de Kpalime, le dispositif de démonstration est composé de 2 parcelles de 0,10ha chacune séparées d’une bande de 2m de large. D’autres parcelles voisines du producteur constituent les témoins. La démonstration ne concerne que le maïs pour l’application de tout son itinéraire technique.
A Notse, elle concerne le maïs, le soja et le riz :
Pour le maïs, le dispositif parcellaire qui sera mis en place pour montrer l’effet du schéma de semis et de la qualité de la semence sera composé de quatre parcelles carrées de 25 m de coté chacune, soit 1/16 d’hectare environ par parcelle.
En ce qui concerne le soja, un dispositif parcellaire de deux carrés (25mX25m) sera mis en place pour montrer seulement l’effet du schéma de semis. Il s’agira d’appliquer sur une parcelle, le schéma de semis traditionnel en double lignes sur billon et sur l’autre parcelle le schéma de semis 40cm x 15cm, étudié pendant la formation des producteurs et productrices.
Pour le riz, le dispositif parcellaire sera simple. Les casiers aménagés seront utilisés pour la démonstration. Certains casiers sont aussi identifiés au milieu du champ des producteurs et productrices formés comme parcelle témoins.
Il sera question de mettre en pratique l’itinéraire technique sur deux variétés du riz sur le site aménagé à TCHEKOUNIKOPE. Il s’agit de la variété locale (Dapango), appréciée pour sa résistance et de la variété améliorée IR841 choisie pour ses caractéristiques organoleptiques.
Dans la zone de Keve, le dispositif est composé de 3 parcelles de 225m² (15mx15m) chacune. Les essais sont espacés des allées de 0.80m. Il s’agit de :
Un témoin sans engrais,
Un traitement avec NPK 15-15-15 et urée,
Un traitement avec fientes des poules bien décomposées.
Résultats et commentaires
Dans la zone de Kpalime, le respect de l’itinéraire technique fait passer le rendement de 1500kg/ha à 3600kg/ha soit une augmentation de 140%.
Dans la zone de Keve, l’utilisation des fientes décomposées de poules semble présenter le meilleur résultat (1866kg/ha) et correspond ainsi à une augmentation de 223% par rapport à la parcelle sans engrais (577kg/ha). L’utilisation judicieuse des engrais NPK151515 et urée améliore le rendement de 93% en passant de 577kg/ha à 1111kg/ha.
La spécificité de la démonstration dans cette zone est d’encourager l’utilisation de fumier au détriment des engrais chimiques. Cependant, les résultats sont à considérer avec réserves à cause de la taille trop petite des parcelles.
A Notse, l’utilisation de la semence améliorée en labour à plat donne le meilleur résultat : 3312kg/ha à Atchave et 3536kg/ha à Somonekope. Ce qui correspond à une augmentation respective de 159% et de 44% par rapport aux parcelles à semence locale avec labour en billon, qui est la pratique la plus courante dans la zone. Soulignons que la semence locale à Somonekope est la troisième génération d’une semence améliorée. Dans tous les cas, le labour à plat donne le meilleur rendement.
Cas du riz
Les résultats proviennent exclusivement de la zone de Notse. On remarque que le respect de l’itinéraire technique améliore le rendement pour les deux variétés utilisées. L’augmentation est de 63% pour la variété locale (de 3734kg/ha à 6095kg/ha) et de 53% pour la variété IR841 (de 3401kg/ha à 5197kg/ha).
Cas du soja
Carré semé en ligne : 78kg soit un rendement de 1248kg/ha en extrapolation
Carré semé en double ligne sur billon : 56kg soit un rendement de 896kg/ha en extrapolation.
Tout comme le cas du riz, ces résultats ne concernent que la zone de Notse où les démonstrations sur le Soja sont conduites. L’application de l’itinéraire de la culture augmente le rendement de 39% en passant de 896kg/ha à 1248kg/ha.
Perspectives
Approfondir la démonstration avec l’utilisation des fientes de poule ou d’animaux ou mieux encore du fumier pour minimiser les charges financières,
Intensifier la vulgarisation des pratiques démontrées et faciliter leur adoption par les producteurs et productrices, C’est-à-dire, veiller à une adoption massive de ces pratiques.